DIABATE Lanciné, Institut National Polytechnique Félix Houphouët Boigny — BP 1083 — Yamoussoukro Lancine.diabate@inphb.ci

L’agglomération d’Abidjan est confrontée à de réels problèmes de mobilité en raison de la pression démographique qu’elle a connue ces dernières années. Cette pression démographique a conduit à l’étalement urbain, entraînant des distances de déplacement plus longues et un besoin accru de mobilité. Cette situation est aggravée par la congestion routière dans le district d’Abidjan. Les raisons en sont l’insuffisance et le mauvais état des routes, le manque de civilité de certains conducteurs, l’absence de transports publics de masse et les nombreux projets d’infrastructure routière en cours. Compte tenu de cette situation, le transport lagunaire est clairement l’une des solutions aux problèmes mentionnés ci-dessus. A l’heure actuelle, les services de transport lagunaire sont assurés principalement par des artisans à la pointe et par trois opérateurs sous contrat : SOTRA, STL et CITRANS. Cependant, il faut dire que le transport s’effectue dans des conditions précaires de confort et de sécurité, mettant en danger la vie des milliers de personnes transportées chaque jour.
Notre étude sur la « Professionnalisation des opérateurs de transport artisanal dans l’agglomération d’Abidjan : le cas du transport lagunaire » vise à proposer une stratégie pour la professionnalisation des opérateurs de transport artisanal lagunaire dans l’agglomération d’Abidjan. Ce processus devrait conduire à une amélioration des conditions de travail des personnes concernées, de la qualité du service fourni et de la sécurité des usagers de ce mode de transport. L’approche méthodologique repose d’abord sur la collecte de données par le biais de recherches documentaires, d’entretiens, d’observations sur le terrain et d’une enquête sur le terrain, suivie du traitement et de l’analyse des données collectées.
L’étude montre que le secteur de la pinace souffre d’une organisation inadéquate, d’un manque de qualifications chez les acteurs, d’une précarité des emplois, de l’absence de stations équipées, d’une insécurité sur les quais en bois et délabrés, d’un malaise et d’une insécurité. Afin de trouver des solutions aux faiblesses et lacunes de ce secteur, sept (7) actions majeures sont proposées, à savoir : le renforcement du cadre réglementaire, la formation des acteurs (propriétaires et employés), l’amélioration des conditions de travail des acteurs, soutenir l’accès au financement, le renouvellement de la flotte, le développement d’infrastructures modernes (plates-formes et stations) et l’acquisition d’équipements de sécurité et de terminaux de billetterie. Le rapport formule également un certain nombre de recommandations au gouvernement ivoirien. Ces recommandations concernent, d’une part, l’aménagement de quais, gares et voies de desserte pour les gbakas et woro-woros aux quais de la pinnace et, d’autre part, l’exonération fiscale pour l’acquisition d’équipements de sécurité par les propriétaires de la pinnace.
DIABATE Lanciné

Mobilité , Abidjan , transport artisanal , transport lagon , pinasse , professionnalisation