Fatima Yusif Abdallah est un ingénieur civil passionné du Ghana, qui se consacre à l’amélioration de l’environnement urbain et à la sécurisation des systèmes de transport.

L’organisation mondiale de la santé (OMS) rapporte qu’environ 12 millions de piétons sont blessés chaque année dans les accidents de la route. Au Ghana, elles représentent plus de 40 % de tous les accidents de la route, la région d’Ashanti enregistrant la hausse la plus forte des accidents mortels avec 23,4 %.
Pour remédier à ce problème, des variations de vitesse ont été mises en place le long de certains corridors routiers, mais leur efficacité dans la réduction des collisions avec des piétons reste peu étudiée, limitant les connaissances utiles. Cette étude a évalué l’efficacité des variations de vitesse dans la réduction des collisions piétonnes-véhicules, en utilisant le facteur de modification d’accident (FMC). Le FMC est un facteur multiplicatif qui indique la proportion d’accidents qu’on s’attendrait à voir après la mise en œuvre d’une contre-mesure. Une valeur de FMC inférieure à 1 indique une réduction des collisions, tandis qu’une valeur supérieure à 1 indique une augmentation des collisions. L’étude a utilisé la méthode empirique Bayes avant/après les observations, en utilisant des données primaires provenant de visites sur le terrain et d’observations, ainsi que des données secondaires provenant du DUR et de la base de données des accidents du BRRI. L’étude a indiqué que les variations de vitesse mises en œuvre ont réduit efficacement les collisions avec des véhicules piétons avec une valeur FMC estimée à 0,73, mais qu’elles ont entraîné une augmentation des collisions avec des véhicules automobiles avec une valeur FMC estimée à 1,24. En ce qui concerne la sévérité des accidents, l’étude a révélé que les variations de vitesse entraînaient une sévérité moindre pour les collisions avec piétons (c.-à-d. une valeur CMLS de 0,60), mais qu’elles ne pouvaient pas améliorer la sévérité des accidents avec véhicules (valeur CMLS de 1,02). Les mesures mises en œuvre ont eu un impact neutre sur les dommages matériels, avec une valeur CMLS de 1,00. Pour vérifier les résultats du FMC, on a comparé les taux d’écrasement avant et après le traitement des couloirs routiers au fil du temps, et les résultats étaient conformes à ceux du FMC. L’étude suggère que, si les variations de vitesse peuvent contribuer à réduire les accidents de piétons, des mesures supplémentaires en matière de sécurité routière sont nécessaires pour une approche globale du problème des accidents de la route dans la région.
Fatima Yusif Abdallah

Collision avec un véhicule piétonnier, variation de vitesse, facteurs de modification des accidents (cmf), sécurité routière, routes urbaines