Charlotte Liotta, chercheuse au CIRED (École des Ponts ParisTech)

Les politiques au niveau des villes sont de plus en plus reconnues comme des composantes clés des stratégies visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre dans le secteur des transports. Cependant, à l’échelle mondiale, leurs efficacités globales, coûts et faisabilité pratique restent incertains. Dans cette étude, nous utilisons une collection de modèles urbains, systématiquement calibrés sur 120 villes à travers le monde, pour analyser l’impact de quatre politiques représentatives visant à atténuer les émissions de GES liées aux transports, en tenant compte également de leurs impacts économiques et des co-bénéfices pour la santé. En appliquant ces politiques dans toutes les villes, nous constatons que les émissions totales de GES liées aux transports peuvent être réduites de 28 % en 15 ans, par rapport au scénario de référence. Cependant, les conséquences des mêmes politiques varient considérablement d’une ville à l’autre. Les impacts sur les émissions de transport varient de très élevés à presque nuls, et les conséquences en termes de bien-être peuvent être soit positives, soit négatives. Les effets spécifiques dépendent de la politique considérée, du niveau de revenu, du taux de croissance de la population, de l’organisation spatiale et de l’offre existante de transports publics. Nous constatons que des politiques augmentant le bien-être existent dans chaque ville. L’application uniquement des politiques augmentant le bien-être permet de réduire en majorité les émissions : au total, ces politiques réduisent les émissions de 21 % en 15 ans. Nos résultats soulignent qu’il n’existe pas de politique optimale unique pour atténuer les émissions de transport urbain, mais que les villes peuvent adapter leur propre situation en sélectionnant des politiques d’atténuation.
Charlotte Liotta

Politiques d’atténuation des émissions de transport, économie urbaine, comparaison entre territoires