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Intégration énergétique et numérisation modifient le modèle d’interactions des métiers de la route

Le professeur Nicolas Hautière de l’Université Gustave Eiffel a rappelé les multiples défis auxquels sont confrontés les systèmes de transport urbains et ruraux, notamment la rareté des ressources, le vieillissement des populations, la perte de biodiversité et le changement climatique. Notant que ces défis simultanés constituent un « enchevêtrement scientifique » qui implique le besoin de connaissances et de technologies interdisciplinaires pour traiter ces questions complexes de manière globale, le professeur Hautière a souligné que le système autoroutier actuel est à l’origine de nombreux problèmes, notamment la pollution atmosphérique et les embouteillages, et qu’une transformation s’impose d’urgence. Il a fait référence au Plan mondial pour la route de cinquième génération, proposé en 2011, qui vise à changer les comportements matière de déplacements en redessinant le système routier pour répondre aux besoins de la société moderne. Le plan met l’accent sur la relation étroite entre les infrastructures et les modes de transport, en faisant valoir que la conception des infrastructures doit être intégrée aux types de déplacement et aux impacts environnementaux. Le professeur a décrit deux moteurs clés : l’intégration énergétique et la numérisation. La nécessité d’une intégration énergétique réside dans le fait que la conception des systèmes de transport doit tenir compte de la consommation d’énergie et de son impact sur l’environnement, réduisant ainsi les émissions de gaz à effet de serre. Il a mentionné plusieurs projets en France entre 2017 et 2022 visant à intégrer l’intégration énergétique dans la conception des systèmes de transport, y compris des projets de démonstration utilisant le solaire et d’autres sources d’énergie renouvelables. En ce qui concerne la numérisation, le professeur Hautière a fait remarquer que les technologies numériques peuvent optimiser de manière significative l’infrastructure des transports, améliorer l’efficacité des transports et réduire la congestion. Il a souligné que la numérisation n’est pas seulement l’introduction de la technologie, mais aussi un processus d’optimisation globale du système de transport, impliquant l’automatisation des véhicules et l’intelligence de l’infrastructure. Le professeur a également mentionné que la conception des futurs systèmes de transport doit tenir compte des objectifs stratégiques de « zéro émission » et de « zéro accident ». Ces objectifs exigent que les chercheurs et les décideurs réexaminent le fonctionnement des systèmes de transport et promeuvent des solutions plus durables. Il a cité les changements en cours au niveau des politiques, y compris les nouvelles réglementations environnementales proposées en France et dans toute l’Europe, visant à promouvoir le transport à faible teneur en carbone. En outre, le Prof. Hautière a souligné la nécessité de reconstruire des liens entre les villes et la campagne pour que les futurs systèmes de transport intègrent mieux ces zones dans des territoires engagés vers les ODD. Il a souligné que la numérisation et le développement de matériaux intelligents seront des facteurs importants pour accroître la résilience des systèmes de transport, en particulier dans le contexte de la lutte contre le changement climatique. Nicolas Hautière pense que le système de transport du futur devra être adaptable et flexible, capable de répondre rapidement aux besoins changeants de la société et aux défis environnementaux. Il a appelé à un effort concerté pour conduire ces processus de transformation vers un système de transport plus durable et efficace.
Nicolas Hautière

 
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