Guillemot+A0057

L’espace géographique de la métropole française est inégalement peuplé. Les villes ont des ordres de grandeur différents. Les plus importantes polarisent un espace autour d’elles qui constitue une « couronne » basée sur la mobilité travail-domicile. La ville et ses environs forment ensemble une zone d’attraction urbaine (AAV) qui contient la plupart des déplacements quotidiens des personnes. En outre, le transport public de passagers est organisé localement par une autorité organisatrice de la mobilité (AOM), dont la juridiction territoriale englobe une population dans une zone désignée. L’article interroge la capacité des trois types d’entités (agglomérations, AAV et AOM) à contenir la mobilité quotidienne, ainsi que leurs relations avec le réseau de communes et de départements sur tout le territoire national. Nous caractérisons statistiquement la distribution de chaque type d’entité en termes de population et d’étendue spatiale, et nous identifions une typologie des ordres de grandeur (suivant la règle du rang-taille). Nous comparons les trois types d’entités spatiales, par ordre de grandeur de classe, en mesurant les facteurs d’amplification de la population et l’espace couvert. Il existe deux catégories contrastées d’AOM, respectivement urbaine et rurale. Les AOM urbaines entourent étroitement leur agglomération, mais ne capturent que 10 % de leur couronne. Les AOM rurales forment des groupes spatiaux plus grands et sont donc plus peuplés que les AAV de rang similaire (de 200 à 700). Les 50 plus grandes métropoles, et les 50 suivantes, sont majoritairement des capitales départementales. Ainsi les départements contiennent-ils les métropoles et leurs anneaux, à l’exception des dix premiers du classement, et leur réseau spatial détermine une configuration spatiale régulière des métropoles en France.

Guillemot